Littérature des XXe et XXIe siècles

Les romanciers et le temps : le roman en 24 heures : 
    L’unité de temps des « 24 heures » est caractéristique du théâtre classique, mais certains romanciers choisissent cette contrainte pour le roman, dans le sillage de Joyce (avec Ulysse, 1920)
    Nous poursuivrons l’ouverture du cours à la littérature étrangère avec le roman le plus célèbre de Virginia Woolf, Mrs Dalloway (1925), en traduction (Folio classique, n° 2643) : l’Angleterre et la société d’après la Première Guerre mondiale, le mouvement de la ville, le flux des souvenirs et des impressions, la scansion du temps par les cloches de Big Ben…
Un écho entre la romancière anglaise et Philippe Jaccottet qui place cette citation  en exergue à son livre Une transaction secrète, lectures de poésie (1987) : « Écrire de la poésie, n’est-ce pas une transaction secrète, une voix qui répond à une autre voix? » (Virginia Woolf, dans Orlando)
   Pour Les Vagues (1931) l’édition de référence vous sera proposée ultérieurement: une journée qui se déploie sous forme d’une série de six « paysages » et « marines » couleurs du temps, du lever au coucher du soleil, séparant les monologues de six personnages. « Ce roman-poème-pièce qu’est le livre de Virginia Woolf constitue une expérience unique » (Dorrit Cohn, La transparence intérieure) 
    M. Butor, La Modification (1957) (Minuit Double) : un classique du « Nouveau Roman » : un voyage en train de nuit dans le Paris-Rome, va-et-vient entre passé, présent et futur dans l’esprit du personnage principal, réflexions et images qui produiront une « modification » dont nous découvrirons les multiples significations … Plongée dans les souvenirs sur fond d’images de la Rome antique et surtout baroque… « Les grands architectes illusionnistes du baroque romain » que semble imiter la construction du livre.  Le roman prend aussi des aspects oniriques et fantastiques forgés au creuset d’une mythologie composite. 
    C. Simon, Histoire (1967) (Minuit Double N° 86) : un roman familial et généalogique, Le roman raconte, en 12 sections, la journée d’un personnage qui revient dans la maison familiale pour régler des questions d’héritage. L’unité de temps est brisée par des échappées vers le passé  qui resurgit par bribes, dans le désordre, et sans repères chronologiques. La péripétie centrale est la découverte d’archives dans les tiroirs d’une commode, sous forme de photos qui permettront de reconstituer certains pans de l’histoire familiale. Je vous invite à attendre le guide de lecture préliminaire à l’étude.