Lorsqu’en avril 1782 paraît à Paris, chez le libraire Durand, le roman épistolaire d’abord intitulé Le Danger des liaisons avant de devenir Les Liaisons dangereuses, c’est un
succès immédiat, un succès à scandale. Car, à une époque où les productions libertines ne manquent pas, jamais le vice et la perversité n’ont eu pareilles couleurs dans une œuvre d’une telle perfection. Pendant les années précédentes, l’auteur, Pierre-Ambroise Choderlos de Laclos, officier d’artillerie en garnison à Grenoble, a côtoyé la fine fleur de l’aristocratie locale. Et il s’est certainement souvenu de son expérience personnelle pour dépeindre, peut-être par vengeance, peut-être pour faire un coup d’éclat littéraire, une caste de privilégiés oisifs vivant dans l’insouciance les derniers feux de l’Ancien Régime.
Christiane Mure-Ravaud, agrégée de lettres, s’attache à faire surgir d’un passé révolu, une société grenobloise brillante, accueillante et particulièrement affranchie, loin de l’image de ville morne, éteinte, repliée sur elle-même que Stendhal, l’autochtone, nous a transmise.
Membre de plusieurs associations culturelles et patrimoniales, telles que l’Académie Delphinale, elle donne nombre de conférences sur d’illustres écrivains nés ou de passage dans notre région. Elle organise également des visites guidées sur les lieux qu’ils ont fréquentés et, dans la collection Escapades en Dauphiné, elle a publié trois ouvrages consacrés à Jean-Jacques Rousseau, au poète Lamartine, à Aragon et Elsa Triolet.
Grenoble